Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /
voici une page regroupant les petits enseignements que Tibériade nous envoie une fois par mois...
7724_1242409416099_1105240676_30749573_1

¤Octobre¤

Chers amis des groupes de prière saint Damien, 

Que la paix du Seigneur soit avec vous ! Le mois d’octobre est un mois très riche pour un chrétien. Nous avons fêté sainte Thérèse, saint François, nos anges gardiens, saint Bruno et aujourd’hui, nous fêtons Notre Dame du rosaire. C’est une bonne occasion de redécouvrir cette belle prière qui a l’avantage d’être simple, concrète, construite sur base de Paroles de l’Évangile avec un support sensible dans les mains et cette lente répétition qui favorise l’apaisement de notre intellect toujours en mouvement. Pour vous aider à un dépoussiérage de cette forme de prière, nous vous envoyons un enseignement sur l’histoire du « Je vous salue Marie » et un extrait de la lettre de Jean-Paul II sur le rosaire.

Le mois d’octobre est aussi le mois de la mission pour l’Église. Comment être missionnaire ? Le cardinal Daneels nous met à l’école de Marie pour répondre à cette exigence de notre vocation chrétienne à travers un enseignement intitulé : « La mission à l’école de Marie. »

Cette année, afin de vous soutenir dans votre lectio divina (lecture priante de la Parole de Dieu), nous vous enverrons chaque mois un enseignement pour vous aider à entrer dans la lecture de l’Ancien Testament. Nous commençons avec un enseignement introductif à la lecture de l’Ancien Testament. Le prochain enseignement aura pour thème la création, le péché originel, suivit du déferlement de violence jusqu’au déluge. Il concerne donc les chapitres 1 à 11 de la genèse. Il serait bon d’inviter chacun à lire ces chapitres avant le prochain mois. Le berger pourra veiller à le rappeler lors de la réunion précédant l’enseignement. 

Le premier rassemblement des groupes de prière aura lieu exceptionnellement un mercredi, le 2 décembre à Louvain-la Neuve, où sera présentée la pièce de Théâtre « L’intrépide Paul » écrite et jouée par les frères, les sœurs et les jeunes du groupe saint Damien. Voilà une belle occasion de faire découvrir à vos parents et amis un nouveau visage d’Église et de les amener subrepticement à Jésus. Le 1er, le groupe de prière fera une mission d’évangélisation dans les rues de Louvain-la Neuve pour inviter les jeunes à la pièce et partager leur foi. Vous êtes tous les bienvenus pour y participer. 

Cette année nous imprimerons un nouveau bulletin des groupes de prière. Il nous faudrait assez rapidement (fin octobre-début novembre) une photo du groupe accompagnée d’un témoignage vivant. Pour les nouveaux groupes cela peut-être le récit de leur naissance. Pour les anciens, le récit d’un moment fort de l’année (mission, participation à un camp, animation particulière prise en charge par le groupe,…), le témoignage d’un ou d’une jeune sur le chemin de foi que le groupe de prière lui permet de faire. Ce petit bulletin est groupe une manière de construire la communion entre les groupes de prière et particulièrement avec ceux de l’étranger, de nous édifier mutuellement par le zèle et les grâces que le Seigneur donne à chacun, et d’échanger aussi des idées missionnaires ou d’animation. 

Ce matin, sœur Catherine et sœur Marie-Reine sont parties vers Rome pour la canonisation du Père Damien, missionnaire belge chez les lépreux sur l’île de Molokaï, qui sera canonisé ce dimanche. Elles feront une première étape au groupe de prière de Strasbourg ce soir et seront rejointes par frère Emmanuel, frère Gonzague et frère Julien qui partent demain pour l’Italie. Prions afin que cet évènement suscite un nouvel élan de ferveur pour toute l’Église de Belgique. Prions aussi pour le synode (rassemblement d’évêques pour étudier un problème particulier) pour l’Afrique qui s’est ouvert hier et qui a pour thème : 'L'Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la paix et de la justice'. 

Dans l’attente de la joie de vous revoir et de lire, je vous assure de la prière et de l’amitié de toute notre petite fraternité.

Frère David+


Je publierai sur cette page quelques enseignements qui vous ont particulièrement touchés!

Si quelqu'un voudrait faire un enseignement sur un thème qui lui tient particulièrement à coeur, qu'il me contacte!

Bien à vous!

En Union de Prière!

L’histoire du «Je vous salue Marie»

Le Rosaire, comme le « Je vous salue Marie », s’est constitué peu à peu au cours des siècles. Voici l’histoire d’une prière toute simple, enrichie par la tradition de l’Église.

 

Comment s’est constitué le « Je vous salue Marie »? Comment en est-on arrivé à méditer les mystères en récitant le chape­let? C’est à ces questions insé­parables que voudrait répondre cet article. Il n’est pas inutile, au préalable, de rappeler que la plus ancienne prière connue à la Vierge Marie, découverte sur un papyrus du IIIe s., est le « Sub tuum praesidium » (voir encart ci-contre). Il y a 30-40 ans on la chantait ou récitait à toute occasion en latin. Il ne faudrait pas la perdre, car elle a exprimé la dévotion mariale de gé­nérations de chrétiens depuis le IIIe s., au moins.

 

La première partie du «Je vous salue Marie»

Quant à la première partie de l’Ave Maria (la seconde partie, « Sainte Marie...» datant du XVe siècle), elle est attestée pour la première fois dans la liturgie de saint Basile (lVe-Ve s.). Elle joint à la salutation de l’Ange au jour de l’Annonciation la bénédiction prononcée par Élisa­beth lors de la Visitation «Réjouis-toi, comblée de grâces, le Seigneur est avec toi (Lc 1, 28); bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein» (Luc 1, 42). On la trouve dans la liturgie occidentale comme chant d’offertoire au 4e dimanche de l’Avent (VIe s); et, là aussi, sans le nom de Jésus, que de fait Élisa­beth ne prononce pas.

 

Au Xlle s., elle devient chez les croyants d’Occident une formule répétitive, pour exprimer leur véné­ration envers la Vierge Marie. Peu à peu on va y ajouter à la fin la mention du nom de « Jésus “. Le pape Urbain IV la prescrira en 1263 « et benedictus fructus yen-tris tui, Jésus»

 

Naissance du Rosaire

Dans les monastères, les cathé­drales et les collégiales, la liturgie des Heures est alors célébrée en latin. Les frères et sœurs convers, ou simplement les chrétiens fer­vents, qui, en très grand nombre, ne savaient ni lire ni écrire, partici­paient aux offices en récitant des Pater et des Ave. À la récitation des 150 psaumes suppléaient les 150 Ave du rosaire, appelé le Psautier de Notre-Dame. Les grains (appelés roses) enfilés par dix, que l’on faisait glisser entre les doigts pour compter, étaient autant de roses offertes à la Vierge c’était un peu lui offrir une couron­ne, un « chapel (petit chapeau) de roses », une couronne fleurale; d’où les deux mots «rosaire» et «chapelet».

 

L’usage des clausules

À l’époque où le «Je vous salue» se terminait par le nom de Jésus, la pratique s’est instaurée de clau­sules, c’est-à-dire de formules propres à chaque dizaine, permet­tant de méditer successivement les mystères de la vie du Christ. Jusqu’à la fin du XVe s., le choix et le nombre des mystères sont très variables. On en possède plu­sieurs recueils, venant particulière­ment du milieu cartusien, avec des formules très belles. En voici quelques-unes pour l’Annoncia­tion «et béni le fruit de ton sein, Jésus, qu’à la voix de l’ange tu as conçu du Saint-Esprit. Alléluia » pour la Nativité « et béni le fruit de ton sein, Jésus, que tu as nourri de ton lait. Alléluia » (le Rosaire de Dominique de Prusse, chartreux, début du XVe s.); pour la mort sur la croix «et béni le fruit de ton sein, Jésus, qui fit jaillir le sang et l’eau de son côté transpercé; puissions-nous être rachetés par son sang et trouver refuge en ses plaies»; pour l’ensevelis­sement «Jésus, qui a voulu durant trois jours re­poser dans le tombeau; qu’il nous ensevelisse dans le silence du cœur et la paix de la conscience”; pour la Pentecôte «Jésus qui a comblé ses disciples des dons de l’Esprit-Saint; qu’il nous remplisse du feu de l’amour, de l’esprit de crainte, de science et de force» (clausules du début du XVIe s.).

 

La répétition litanique de l’Ave Maria se tourne ainsi en louange et contempla­tion du Christ, en fonction du mystère médité; elle se prolonge parfois en invoca­tion. C’est Dominique de Prusse qui a popularisé par ses écrits l’usage de médi­ter ainsi la vie de Jésus entre les «Notre Père» et les «Je vous salue Marie ».

 

 

La deuxième partie du « Je vous salue Marie »

La deuxième partie de cette prière date du XVe s. ; elle provient pro­bablement du même milieu cartu­sien. La plus ancienne version se trouve dans un manuscrit anglais daté de 1493. C’est à la même époque qu’un domi­nicain, Alain de la Roche, ami des chartreux, développe la dimension collective de la prière du rosaire. Il or­ganise la première confrérie de la Vierge, à Douai, en 1470.

Peu à peu, l’usage des clausules, conçues «pour favoriser la contem­plation et pour que l’intention cor­responde aux paroles» (Paul Vi, Marialis cultus, N0 46), va dispa­raître, vu l’ampleur qu’avait prise l’Ave Maria avec ses deux parties. Elle a cependant perduré jusqu’à nos jours dans certains pays de l’Est et saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), grand apôtre du rosaire, proposera sa liste personnelle ainsi pour les mys­tères douloureux «Jésus agonisant”..., «Jésus flagellé»..., «Jésus couronné d’épines»..., «Jésus portant sa croix »…, «Jésus crucifié… » (saint Louis-Marie Gri­gnion de Montfort «Le secret ad­mirable du très saint Rosaire »)

 

Trois séries de mystères

Saint Dominique et ses premiers dis­ciples avaient dû avoir une certaine responsabilité à l’origine de la dévo­tion au chapelet. Mais le rôle des moines (les cisterciens et chartreux, particulièrement, qui comptaient de nombreux frères convers) a été aussi déterminant. C’est du moins un pape dominicain, saint Pie V (1566-1572), qui fixa la forme jusque-là tradition­nelle du rosaire en trois séries de mystères (mystères joyeux, doulou­reux, glorieux). Un certain nombre de mystères, médités au XIV­XVes s. n’ont pas été retenus.

 

Le cœur de l’Évangile

La division en mystères joyeux (1), douloureux (Il) et glorieux (III) n’est pas seulement conforme à l’ordre chronologique, mais elle marque les trois articulations ma­jeures de la vie de Jésus et de son mystère «Je suis sorti du Père et venu dans le monde (1). Maintenant, Je quitte le monde (Il) et Je vais vers le Père (III) » (Jn 16, 28). Elle reflète aussi la pre­mière prédication de la foi «Lui, de condition divine.., s’anéantit lui-même, prenant la condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes (1)... Il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix (Il)! Aussi Dieu l’a exalté... Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (III)” (Ph 2,6-11).

Jean-Paul Il ne veut pas boule­verser cette structure si conforme au Mystère Pascal; mais, avec raison il propose d’in­sérer les mystères lumineux entre la première et la se­conde série (voir articles p. 5 et 29). Paul VI avait déjà fait des ouvertures dans ce sens (Marialis cultus, N0 55).

 

En communion avec le Christ

Ce rapide survol sur le «Je vous salue Marie », les clau­sules et la méditation des mystères montrent que l’aboutissement et le sommet de cette prière sont le nom de Jésus, qui pendant long­temps en a été le dernier mot. Le but du chapelet, c’est donc de faire de la salutation angélique une communion avec notre Sauveur, Jésus. Tout l’effort de Paul VI et de Jean-Paul Il a été de faire passer le rosaire, devenu sur­tout marial ces derniers siècles , à « un rosaire christolo­gique, centré sur l’Incarnation et le Mystère Pascal, où Marie a toute sa place comme servante du Sei­gneur, modèle des croyants et Mère spirituelle des disciples» (Père Harty, o.p.).

 

L’amour ne se lasse pas

Jean-Paul Il, comme Paul VI, n’ignore pas le risque d’une récita­tion machinale. Mais si le nom de Jésus est vraiment «le centre de gravité de l’Ave Maria ‘o, et si la ré­citation est accompagnée, au début de chaque dizaine, de l’énonciation du mystère, voire du passage biblique correspondant et d’un bref temps de silence, elle de vient «l’expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée par des effusions que même si elles sont toujours semblables dans leur mani­festation, sont toujours neuves par le sentiment qui les anime» (RVM N0 26).

 

Prier l’Évangile avec Marie

Ainsi cette prière répétitive, cette prière de pauvre, peut vraiment devenir une prière de communion avec le Christ, de contemplation de son Visage, une prière qui nous apprend à trouver le repos dans le Nom de Jésus (Mt 11,29).

 

Elle nous fait prier l’Évangile avec Marie, qui «gardait tous ces événe­ments, les méditant en son cœur» (Lc 2, 19). Le chapelet, c’est l’Évangile médité, surtout mainte­nant avec la liberté qui nous est laissée et les nouveaux mystères proposés qui, avec des événe­ments-clés de la vie publique de Jésus, complètent bien le choix légué par la tradition. «Réciter le Rosaire n’est rien d’autre que contempler, avec Marie, le visage du Christ” (RVM N0 3).

Père Jean-Marie Baguenard

Religieux qui s’adonnaient plus exclusive­ment aux travaux manuels, par opposition aux religieux de chœur qui se consacraient davantage à la lecture et à l’étude.

Aujourd’hui le chapelet est le quart du ro­saire (4 chapelets de 5 dizaines chacun).







¤Novembre¤ 

(pour retourner en haut de la page)

pour ce mois: trois petits enseignements: le signe de la croix, sur Saint Martin ( que nous fêterons bientôt) et une sur la Lection divina de l'A.T.
voici un bien beau petit enseignement sur le signe de la croix après celui du 'je vous salue Marie' du mois d'octobre!

Le signe de la Croix 

par Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes
 

Toute la vie terrestre de Bernadette s’inscrit entre deux signes de croix : celui de son baptême et celui qu’elle fit, à l’heure de la mort, d’une manière admirable, disent les Annales de la Congrégation.

Le 11 février 1858, le signe de croix est au centre de l’Apparition. Bernadette est troublée : elle entend le vent, sans que les branches des arbres ne remuent ; elle voit une lumière dans la paroi du rocher. Bernadette se frotte les yeux pour vérifier si ce n’est pas une illusion. Car, si Bernadette n’a jamais voulu tromper les autres, elle ne veut pas non plus être trompée. Bernadette a beau se frotter les yeux, la lumière demeure. Il est temps de recourir à un moyen plus efficace : le chapelet, avec la petite croix qui se trouve à son extrémité.

Je mis ma main dans ma poche ; j’y trouvai mon chapelet. Je voulais faire le signe de la croix ; je ne pus porter la main au front ; elle m’est tombée. La vision fit le signe de la croix. Alors, ma main tremblait ; j’essayai de le faire et je pus. Bernadette ajoute, dans un autre récit : Aussitôt que j’eus fait le signe de la croix, le grand saisissement que j’éprouvais disparut. Je me mis à genoux et je dis le chapelet.

A partir de ce moment, Bernadette n’aura plus jamais peur de l’Apparition. Elle n’aura même plus jamais peur de rien. Le signe de croix a été la clé de tout ce qui suivit. La Croix annonce l’appel à la pénitence que répercutera Bernadette mais qu’elle commencera par vivre elle-même, la première, dans la maladie. Mais la Croix annonce aussi, et permet de comprendre, l’Immaculée Conception : l’innocence de Marie, comme notre délivrance du péché, sont des fruits de la Croix. Alors que la Dame ne remue pas les lèvres pour les Ave Maria, elle trace sur elle-même le signe de la Croix parce que, autrement que nous, mais plus radicalement encore, elle a été sauvée par la Croix.

Un geste qui va à l’essentiel

Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.

Dans le message de Lourdes, la croix annonce l’appel à la pénitence, que répercute Bernadette, mais qu’elle commencera par vivre elle-même. Quand les pèlerins reçoivent le sacrement de la réconciliation, le signe de la croix symbolise un nouveau départ dans leur vie.

Marie est souvent considérée comme la catéchiste de Bernadette, celle qui réussit là où la nourrice de Bartrès avait totalement échoué, celle qui la préparera à sa Première Communion. Si Marie est la catéchiste de Bernadette, remarquons que sa catéchèse commence par un geste qui va déjà à l’essentiel. Je crois que c’est la Sainte Vierge qui lui avait appris sa théologie dans le signe de la croix qu’elle lui fit faire si parfaitement que ce fut un objet d’admiration pour tous ceux qui le virent faire à la Servante de Dieu toute sa vie.

Le 14 septembre 2008, dans son homélie à Lourdes, pour la solennité de la Croix glorieuse, le pape Benoît XVI déclarait : Il est significatif que, lors de la première Apparition à Bernadette, c’est par le signe de la Croix que Marie débute sa rencontre. Plus qu’un simple signe, c’est une initiation aux mystères de la foi que Bernadette reçoit de Marie. Le signe de la Croix est, en quelque sorte, la synthèse de notre foi, car il nous dit combien Dieu nous a aimés ; il nous dit que, dans le monde, il y a un amour plus fort que la mort, plus fort que nos faiblesses et nos péchés.

Désormais, Bernadette fera l’admiration de tous par la manière dont elle faisait le signe de croix. Elle n’aimait pas, cependant, qu’on l’oblige à reproduire le geste, tel que la Dame le lui avait montré. Elle pensait que c’était manquer de respect à la Vierge que de prétendre l’imiter. Le Père Sempé rapporte un dialogue avec Maître Dufo, bâtonnier des avocats de Lourdes : Est-ce que vous y croyez, vous, M. Dufo ? - Certainement. - Pourquoi ? - Si vous aviez vu comme moi Bernadette faire le signe de la croix, certainement, vous croiriez vous-même. Ce n’est qu’au ciel qu’on peut faire ainsi le signe de la croix.

Elle prêchait par l’exemple

Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.

La première rencontre de Marie et de Bernadette est marquée par le signe de la croix. La croix annonce, et permet de comprendre, l’Immaculée Conception : l’innocence de Marie, comme notre délivrance du péché, sont des fruits de la Croix.

Quand elle arriva à Nevers, les postulantes qui entouraient Bernadette auraient bien voulu l’imiter. Sa manière de faire le signe de croix me touchait profondément ; plusieurs fois, nous avons essayé de le reproduire, mais en vain. Nous disions alors : On voit bien que la Sainte Vierge elle-même le lui a enseigné. Une des sœurs semble avoir eu plus de chance : J’aimais surtout à la voir prier… Que de fois je me suis surprise à faire le signe de la croix avec elle, tant je le trouvais bien fait.

Certains témoins nous en disent plus sur ce qui faisait l’originalité de ce signe de croix. D’abord, il n’était pas mesquin. J’avais souvent remarqué, lorsqu’elle faisait le signe de la croix : il y avait dans son attitude, dans l’ampleur de son geste, quelque chose d’élevé, de surhumain que je ne savais m’expliquer, mais que je cherchais à imiter, sans y parvenir bien sûr ! C’est que je n’ai pas eu la Sainte Vierge pour maîtresse. Une autre précise qu’elle ne craignait pas de porter la main jusqu’aux épaules. Cette notation montre que les signes de croix bâclés sont de tous les temps et que cela pouvait arriver même à des religieuses.

La maîtresse des novices, Mère Vauzou, avait été impressionnée par les signes de croix de Bernadette. Elle qui n’était pas prodigue en éloges, surtout à l’égard de Bernadette, recommandait cependant à ses novices de prendre modèle sur elle : Faites le signe de la croix comme vous le voyez faire à Sœur Marie-Bernard.

Le 11 février, avant que la Dame ne le lui montre, peut-être Bernadette aurait-elle fait le signe de croix machinalement. Mais, maintenant que la Vierge lui en avait révélé la beauté, elle tolérait mal de le voir malmené. Pour le dire à ses compagnes, elle a des mots tout simples. J’ai remarqué la manière dont elle faisait le signe de la croix. Il était large et elle le faisait avec lenteur et respect. Elle remarqua que je le faisais trop vite. Elle m’en reprit aimablement, me faisant observer que c’était mal : Il semble qu’il te tarde de voir l’exercice terminé. La même sœur, qui était une proche de Bernadette, rapporte un autre propos : Elle ne pouvait supporter qu’on le fît négligemment. Un jour, ayant fait moi-même mon signe de croix très imparfaitement, la vénérable me demanda si j’avais mal au bras ou si j’étais pressée.

Ces petites remarques de Sœur Marie-Bernard à ses consœurs montrent que, si elle se cachait, elle n’était pas enfermée dans une bulle. Elle prêchait par l’exemple mais, quand il le fallait, par la parole : Il faut y faire attention, me dit-elle, car c’est beaucoup de bien faire le signe de la croix.

(Extrait du livre « Bernadette, pourquoi je l’aime », de Mgr Perrier, NDL Editions, 412 pages, 17 €, vendu à la Librairie de la Grotte (seulement en français) 
1, avenue Mgr Théas - 65108 Lourdes Cedex 
Tél : +33 (0)5.62.42.79.61- Fax : +33(0)5.62.42.79.54 
E-mail : librairie@lourdes-france.com - www.lourdes-edition.com )

« Bien faire le signe de la Croix, c’est déjà beaucoup » 
Rencontre avec le Père Horacio Brito, Missionnaire de l’Immaculée Conception et recteur des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes

En 2010, commence un cycle de trois années consacré à la prière avec Bernadette. Avec elle, avant de prier le Notre Père (2011), puis le chapelet (2012), nous commençons à faire le signe de la Croix (2010). Dans l’expérience de la sainte, ce signe a une importance particulière. Dès le début des dix-huit apparitions dont elle a bénéficié, la Vierge Marie lui a appris à accomplir ce geste fondamental. Son grand amour pour Jésus s’en est trouvé éclairé, nourri, orienté. C’est ainsi que la vie de Bernadette est devenue un chemin pascal puisque vécue avec Jésus dans le mystère de la Croix. Depuis son baptême jusqu’à sa sépulture, la vie de tout baptisé est placé sous le signe de la Croix.

Bernadette savait-elle faire le signe de la Croix correctement lorsque la Vierge lui est apparue ?

Oui, ses parents le lui avaient appris. Quand survient la première apparition, le 11 février 1858, Bernadette décrira une petite demoiselle au creux du rocher : « Je voulais faire le signe de la Croix, je ne pus pas. Ma main tomba. Alors je fus un peu saisie de frayeur, cependant je ne m’en fus pas. La vision fit le signe de la Croix, j’essayai moi aussi de le refaire, alors je pus. Et dès que je l’eus fait, je fus tranquille. » Pourquoi la main de Bernadette resta-t-elle paralysée ? Tout simplement parce qu’elle faisait ce geste avec le souhait de se protéger. Bernadette le confiera elle-même : « J’ai eu peur ». Elle ajoutera qu’elle put le faire quand la dame accomplit elle-même ce geste. Et voilà que Marie qui n’a pas besoin de se protéger fait le signe de la Croix pour dire qu’Elle, l’Immaculée, est le fruit de la croix du Christ . Ainsi à la grotte de Massabielle, dès la première apparition, notre humanité est déjà représentée par la personne de Bernadette et aussi par celle de Marie. En plantant la croix entre sa personne et celle de Bernadette, la Mère de Dieu nous révèle que le passage d’une humanité blessée par le péché à une humanité renouvelée par Dieu se fait par la croix. Ainsi, par la simplicité et la profondeur de ce simple geste Bernadette est introduite, par Marie, au cœur du mystère pascal, au cœur de l’Evangile. C’est pourquoi, lors de son pèlerinage à Lourdes en 2008, le Pape Benoît XVI a dit : « Dans le signe de croix fait par Marie et Bernadette, se trouve tout le message de Lourdes. »

Comment Bernadette faisait-elle le signe de la Croix après ses rencontres extraordinaires avec l’Immaculée ?

Son signe se caractérisait par sa lenteur, son amplitude et le recueillement avec lequel elle l’effectuait. Cet enfant donnait l’impression de s’envelopper dans le signe de la Croix comme on s’enveloppe dans un châle. Bernadette se présentait telle qu’elle était devant le Bon Dieu. Devenue religieuse, elle a été questionnée par une sœur de la Charité de Nevers : « Que faut-il faire pour être sûre d’aller au Ciel ? »Elle a répondu aussitôt : « Bien faire le signe de la Croix, c’est déjà beaucoup. » Bernadette recevra le charisme de la Croix. Quelques instants avant sa mort, le 16 avril 1879, les sœurs qui l’entouraient au moment de son agonie ont témoigné qu’après avoir rassemblé en elle-même ses ultimes forces, elle fit le signe de la Croix et expira. Bernadette est entrée dans les Apparitions en faisant le signe de la Croix, et elle est entrée dans la Vie éternelle en faisant le signe de la Croix.

Que représente le signe de la Croix, spécialement pour tout baptisé ?

Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.

La croix se caractérise par un poteau et une traverse sur lesquels les Romains attachaient les condamnés, les bras écartés, dans le seul but de les faire souffrir jusqu’à ce qu’ils meurent. La croix représente ce qu’il y a de plus négatif : la violence, la souffrance et la mort. Mais c’est précisément ce poteau et cette poutre que Dieu a choisi afin de manifester son amour pour tout être humain. Le Père, en nous donnant son Fils sur le poteau de la Croix vient nous rejoindre au cœur même de notre souffrance et bien sûr de notre mort. Au moment du baptême, nous recevons le signe de la Croix, et nous recevons aussi la clé de notre vie. Car en prononçant les paroles qui accompagnent ce geste : « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit », nous dévoilons notre vocation chrétienne la plus profonde, de la même manière que le Père aime son Fils et vice versa ainsi je désire aimer mes frères et la force de l’Esprit-Saint m’est donnée pour accomplir cette mission. La vocation chrétienne est profondément trinitaire, c’est pour cela que le Seigneur nous dira « à l’amour que vous aurez les uns pour les autres on vous reconnaîtra comme mes disciples ». La vocation chrétienne est celle de vivre en communion avec Dieu et avec ses frères. Je crois personnellement que c’est celui-là le but de la demande de Marie à Bernadette : « Priez Dieu pour les pécheurs ».

Où  pouvons-nous reconnaître le signe de la Croix, et ses effets dans nos vies ?

Là où  il y a en même temps le péché et la conversion, la misère et la solidarité, la mort et la présence du Sauveur du monde, là-même se trouve le signe de la Croix du Christ. A Lourdes, le grand signe qui est donné est bien celui de la Croix. C’est dans la relation qui s’établit entre le malade et l’hospitalier que nous est dévoilé ce grand mystère. Tout geste de charité tourné vers le service de l’autre rend présent le mystère de la Croix.

Quels gestes pouvons-nous faire pour vivre au mieux ce thème d’année ?

Nous pouvons faire le signe de la Croix avant chaque prière devant une image qui représente Marie ou le Christ, devant la Grotte ou à la messe. Un autre geste serait de rendre autour de nous de petits services qui nous permettraient de nous oublier nous-mêmes pour nous rendre présents dans la vie des autres.  

Propos recueillis par Béatrice Rouquet

 


Saint Martin de Tours

Martin est né en l’an 316 dans la province romaine de Pannonie dans la cité de Sabaria, l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie. C'est l’époque du développement de la Chrétienté et l’enfant a été vraisemblablement en contact avec des chrétiens. 

Son père, dont la famille est originaire de Pavie en Italie du nord, était tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée, et ce n’est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome. 

Quoi qu’il en soit, vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir au christianisme et il se sent attiré par le service du Christ.

Vie dans l’armée
 

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré des affectations de garnison ; il est pour ainsi dire héréditairement lié à la carrière de son père, voué au culte de l'empereur considéré traditionnellement comme un dieu vivant. Ce père est irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle : alors que l'âge légal de l’enrôlement est de 17 ans, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée. Il est probable que Martin ne s’est laissé convaincre que pour ne pas nuire à la position sociale de ses parents tant sa vocation chrétienne est puissante. 

Il n’en reste pas moins vrai que ce n’est pas en simple soldat que Martin entre dans l’armée romaine : en tant que fils de vétéran, il a le grade de circitor avec une double solde ; le rôle du circitor est celui de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde et la surveillance de nuit de la garnison. Il possède alors un esclave, mais selon ses hagiographes, il le traite comme son propre frère. 

Affecté en Gaule, peut-être pour sa connaissance du gaulois, c’est lors d’une de ces rondes de nuit[réf. nécessaire] qu’un soir d’hiver 338 à Amiens il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé "cape" sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot : chapelle (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand). 

C’est aussi le temps où les grandes invasions germaniques se préparent ; les Barbares sont aux portes de l’empire ; depuis longtemps déjà les milices auxiliaires des légions sont composées de mercenaires d’origine germanique. En mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans (ou allemands) à Civitas Vangionum en Rhénanie ; ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix. 

Selon Sulpice Sévère, Martin sert encore deux années dans l'armée puis il se fait baptiser à Pâques toujours en garnison à Amiens ; cette époque est un temps de transition, la fin d’un règne et le début d’un autre règne où tous, même les soldats, sont pénétrés par les idées nouvelles.

Vie érémitique
 

En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement, et est moins tourné vers la mortification et plus intellectuel ; l’homme lui a plu cependant et il a donc décidé de se joindre à lui. 

Son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Il devient donc simplement exorciste. 

La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’église officielle ; à cette époque les ariens sont très influents auprès d’un pouvoir politique qui se cherche une foi nouvelle dans un empire décadent qui sent sa fin proche. Alors que Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi ; cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié. En Illyrie c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire en compagnie d'un prêtre dans l’île déserte de Gallinara non loin du port d'Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages. Martin s’empoisonne avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure. 

En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.

Alors âgé de 44 ans, il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé où il est rejoint par des disciples. Il crée ici la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de saint Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme le saint homme qu’il a toujours désiré être.

Évêque de Tours
 

En 370 à Tours, l’évêque Lidoire en place vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l'épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement ; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine (Un cas identique de contrainte face à un non-consentement se reproduira en 435 pour Eucher de Lyon). 

Les autres évêques ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers. 

Désormais, même s'il est évêque, il ne modifie en rien son train de vie. Il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire ; leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s'isolent des moines ermites. 

Le monastère est construit en bois ; Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les « apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints » : c’est une vie faite d’un courage viril et militaire que Martin impose à sa communauté. 

Tout ce monde voyage à  travers les campagnes à pied, à dos d’âne et par la Loire ; car Martin est toujours escorté de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sécurité car il ne manque pas de voyager très loin de Tours. Ailleurs l’autorité de l’évêque est limitée à l’enceinte de la cité, avec Martin elle sort des murs et pénètre profondément à l’intérieur des terres. Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule ; là où il n’a pas pu aller, il a envoyé ses moines. 

À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacré. 

Il prêche avec efficacité  les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : ainsi il dit d’une brebis tondue qu’elle accomplit le précepte de l’évangile basé sur le partage.

Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine. 

Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangélisation et la colonisation spirituelle des campagnes ; c’est pour l’essentiel la première base de propagation du christianisme en Gaule. 

Martin de Tours est présent à Trèves lorsque les évêques d’Espagne Hydace et Ithace demandent à l'empereur Maxime la condamnation de Priscillien. Celui-ci est condamné (pour motifs civils) au chef de magie. Rejoint par Ambroise de Milan (délégué par le jeune empereur Valentinien II), Martin demande la grâce pour Priscillien. Bien qu’Ambroise, menacé de mort par l’empereur, ne le soutienne pas, Martin obtient que les disciples de Prisicillien ne soient pas poursuivis. Le pape Sirice s’élevera contre les procédés de Maxime. 

Par la suite, Martin de Tours refusa toujours de participer aux assemblées épiscopales, ce qui, avec ses efforts pour sauver de la mort Priscillien, le fit suspecter d’hérésie. L’empereur Théodose Ier déclara nulles les décisions de Maxime dans cette affaire ; Ithace sera déposé quelques années plus tard, et Hydace démissionnera de lui-même de sa charge. 

Marmoutier comptait 80 frères vivant en communauté, issus pour la plupart de l’aristocratie ce qui permettait à Martin de jouir d’une grande influence et de se faire recevoir par les empereurs eux-mêmes. Il existe désormais une complicité entre les empereurs et les évêques, entre le pouvoir de la nouvelle foi et le pouvoir politique. Mais cela n'empêche pas Martin, à la table de l'empereur, de servir en premier le prêtre qui l'accompagne et d'expliquer que le sacerdoce est plus éminent que la pourpre impériale. 

Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l'évêque ; ce sont les martins-pêcheurs. 

Au soir de sa vie, sa présence est requise pour réconcilier des clercs à Candes sur Loire, à l'ouest de Tours ; l'urgence de l'unité de l'Eglise fait que malgré sa vieillesse, il décide de s'y rendre. Son intervention est couronnée de succès, mais le lendemain, épuisé par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mouraient les saints hommes ; disputé entre Poitevins et Tourangeaux, son corps est subtilisé par ces derniers et rapidement reconduit par le fleuve jusqu'à Tours où il est enterré le 11 novembre. 

Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l'expression « été de la Saint-Martin ». Son successeur est Brice, un de ses disciples.



 
Décembre 
 
Partager cette page
Repost0

Présentation

  • : Le Groupe de Prière Saint - Damien de Namur
  • : Le Groupe de Prière Saint Damien est un groupe en lien avec la Communauté de Tibériade qui réunit des jeunes qui se retrouvent pour partager leur foi dans un temps de louange, de prière, autour d'un petit 'enseignement' et un temps d'adoration. Nous nous retrouvons le jeudi, 20h, à la Chapelle Universitaire, rue Graffé à Namur.
  • Contact